BTS électrotechnique en candidat individuel
Posté : mai 16, '22, 19:50
Toujours motivé par le monde de l'électricité : après le CAP et le bac pro, j'ai décidé d'affronter le BTS électrotechnique dans son nouveau référentiel. Affronter, oui, car le programme de sciences appliquées était rebutant à première vue... et surtout, ce BTS rénové est étrangement conçu... et encore plus étrangement organisé. Bienvenue dans le supérieur !!
Une difficulté de taille : 3 dossiers professionnels à rendre sans sujet proposé. Les thèmes sont à chercher dans l'expérience professionnelle ou le(s) stage(s). Difficile de concilier conduite de chantier, conception détaillée et réalisation-mise en service en quelques semaines. Le référentiel et son application (les repères pour la formation et l'examen) semblent avoir été taillés pour le contrôle continu, les candidats individuels dont ceux qui suivent les cours du CNED sont les grands oubliés. CNED + stage fonctionnaient très bien dans l'ancienne version car toutes les épreuves sauf le rapport de stage se basaient sur des sujets des centres d'examen. On verra combien de temps cette formation à distance sera encore possible. On dirait que le CNED ne prend plus d'inscriptions pour ce BTS.
Par crainte de ne pas m'en sortir avec les dossiers, et contrairement aux diplômes précédents, je me suis inscrit aux épreuves générales pour gagner des points.
Premier ratage de la session 2022 : un décret de 2020 impose une certification en anglais passée en organisme privé ( fiasco l'an dernier)... mais elle ne compte pas pour l'examen. Finalement, pour les BTS, c'est annulé cette année. Le 7 juin, le conseil d'Etat a même décidé d'annuler les textes réglementaires organisant cette certification : un diplôme du supérieur ne peut dépendre que d'évaluations faites dans l'enseignement supérieur. L'anglais reste imposé comme épreuve de langue obligatoire, même si le marché proche conduit à travailler en allemand, par exemple. Politique parisienne absurde. Bon, pour moi, avec l'épreuve facultative d'allemand, c'est l'occasion d'engranger des points précieux.
Deuxième ratage : sur ma convocation, pas de dossier réclamé en conduite de chantier, comme d'ailleurs dans les académies parisiennes. Pourtant, on me confirme au centre d'examen qu'il faut en rendre un ! (Les élèves du centre, eux, font un jeu de rôle en 2e année, pilotant des élèves de 1e année) En outre, aucune instruction détaillée n'est donnée aux candidats individuels. Rares sont les académies à faire suivre la circulaire d'organisation nationale et à publier les modalités locales. Pour celles qui ont une page BTS à jour, pas bloquée en 2021...
Troisième ratage magistral en mathématiques : seuls évalués en épreuve ponctuelle (2 heures au lieu de 3 auparavant), les candidats individuels sont maintenant dans un groupement B2 avec le BTS microtechniques. Fin de l'exercice 1, un développement limité d'une fonction exponentielle... qui n'est plus au programme du nouveau référentiel. Exercice 2, la transformation de Laplace... qui n'est plus au programme du nouveau référentiel. Personne parmi les concepteurs de sujet n'a fait attention - et personne ne bloque au ministère de l'enseignement supérieur, allô les inspecteurs généraux ?! Même si une partie était faisable avec les seules données du sujet, ce sont 12 points sur 20 qui sont hors programme. Ces 12 points seront-ils donnés, neutralisés... ?
Suite avec l'épreuve de français : 4 heures de synthèse (4 documents) et écriture personnelle, exercices à structure extrêmement codifiée, scolaire. Ici, pas de hors programme possible, et, coup de chance pour moi, c'est le nouveau thème "dans ma maison" qui sort, sur lequel j'ai beaucoup d'éléments et références. Je crois que les scolaires autour de moi ne sont pas enchantés, ils ont certainement misé sur le thème "de la musique avant toute chose"... Je mets 3 heures pour accoucher dans la douleur d'une synthèse qui tienne, j'espère, à peu près la route et une petite heure pour me faire plaisir sur l'expression personnelle - tout y passe, l'architecture, les chansons, un roman... Mais franchement, je conseillerais à ceux qui peuvent de demander la dispense - ce que je n'ai pas fait par flemme !
Le plat de résistance : 4 heures de conception préliminaire (2 fois 4 auparavant). Au menu : capteurs et automate, dimensionnement de pompe (avec une première question faite pour déstabiliser, ce que de nombreux candidats semblaient confirmer après l'épreuve - il fallait connaître la relation de pression relative = rho.g.h), calculs de puissances et dimensionnement de transformateur et de protections, onduleur et compteurs d'énergie. Avec un schéma de liaison à la terre TN-C-S assez insolite en sujet d'examen. Ayant fait pas mal de sujets de CAPLP et BTS, j'étais blindé en transformateurs, pouvoirs de coupure et pompes En prenant soin et temps de bien rédiger, comme demandé sur la couverture du sujet, j'ai fini à 10 minutes près, sachant qu'on ne pouvait de toute façon pas partir avant la fin officielle. Dans l'ensemble, j'ai trouvé que c'était un beau sujet, bien calibré.
Au tour de la nouvelle épreuve pratique d'analyse-diagnostic-maintenance. Mesure de prise de terre, calibrage de protections différentielles avec sélectivité et mesures (sous tension), puis dépannage dans une petite armoire, faisable en continuité donc hors tension après diagnostic visuel. J'ai fini bien en avance. Cette épreuve teste le respect des règles de sécurité, la pertinence du diagnostic, l'exécution de la maintenance, ce qui la rend assez similaire à U33 (maintenance) en bac pro. Un autre sujet que le mien pourrait insister sur la compensation de puissance réactive ou d'harmoniques.
Le beau bouquet final : les 3 fameux oraux sur dossier qui remplacent pour les "isolés" le projet technique industriel, l'organisation de chantier et le rapport de stage ! Je n'étais pas sûr du tout de pouvoir les rendre cette année... mais ça a marché. On commence par la conduite de projet/chantier, épreuve a priori la plus difficile pour moi car je n'avais pas de projet réellement exécuté ni d'idée très concrète de ce que le référentiel attend. J'ai repris le projet de la conception détaillée pour une étude théorique de chantier. J'ai bien décrit les risques du projet et les textes applicables. J'ai fait une planification Gantt et ébauché quelques documents de suivi. J'ai fini ma présentation par les similitudes et les différences avec mes activités quotidiennes de planification de développements informatiques en mode "agile". On a échangé sur le chemin critique (optimisation du temps, parallélisation des tâches avec plus d'exécutants) et de nombreux détails. Il semble que je m'en sois bien sorti, ce qui me soulage bien, à vrai dire.
Conception détaillée de projet : c'est le cœur du BTS et un sacré piège pour les candidats individuels. On attendait de moi un dossier ficelé avec dimensionnement (à justifier oralement par rapport aux normes), choix argumenté et détaillé de matériels, schémas, plans, notices d'utilisation et de maintenance. Ma prestation était insuffisante pour remplir les critères d'évaluation, moins nombreux que dans les autres épreuves. Si on n'est pas bien accompagné par un bureau d'étude, je pense que cette épreuve est très difficile, nettement plus dure et longue dans l'ensemble que l'ancienne épreuve écrite. De là à penser qu'il faut optimiser et compter sur les autres notes... Un peu dommage.
On finit avec la réalisation-mise en service où je me suis fait nettement plus plaisir. Mais l'oral n'a pas été donné : mon installation résidentielle a été un excellent support d'interrogation sur ma connaissance des normes et matériels. Beaucoup de questions pour me faire expliquer ce que j'avais fait et pourquoi. Un bon cran au-dessus du bac pro.
Une constatation comme au bac pro et même au CAP : nous sommes 2 candidats individuels inscrits, l'autre ne s'est pas présenté. Il faudrait mettre en place un système (caution ou autre) pour responsabiliser les inscrits. Si je n'avais pas été là, deux examinateurs et une salle auraient été mobilisés pour rien.
Comme aux sessions précédentes, je me rends compte que je me suis pris au jeu et qu'on m'a évalué sans complaisance (d'autant plus que j'ai mis en évidence ma catégorie "expérience professionnelle"). J'apprécie beaucoup les échanges avec les examinateurs, j'en retiens toujours quelque chose...
Une difficulté de taille : 3 dossiers professionnels à rendre sans sujet proposé. Les thèmes sont à chercher dans l'expérience professionnelle ou le(s) stage(s). Difficile de concilier conduite de chantier, conception détaillée et réalisation-mise en service en quelques semaines. Le référentiel et son application (les repères pour la formation et l'examen) semblent avoir été taillés pour le contrôle continu, les candidats individuels dont ceux qui suivent les cours du CNED sont les grands oubliés. CNED + stage fonctionnaient très bien dans l'ancienne version car toutes les épreuves sauf le rapport de stage se basaient sur des sujets des centres d'examen. On verra combien de temps cette formation à distance sera encore possible. On dirait que le CNED ne prend plus d'inscriptions pour ce BTS.
Par crainte de ne pas m'en sortir avec les dossiers, et contrairement aux diplômes précédents, je me suis inscrit aux épreuves générales pour gagner des points.
Premier ratage de la session 2022 : un décret de 2020 impose une certification en anglais passée en organisme privé ( fiasco l'an dernier)... mais elle ne compte pas pour l'examen. Finalement, pour les BTS, c'est annulé cette année. Le 7 juin, le conseil d'Etat a même décidé d'annuler les textes réglementaires organisant cette certification : un diplôme du supérieur ne peut dépendre que d'évaluations faites dans l'enseignement supérieur. L'anglais reste imposé comme épreuve de langue obligatoire, même si le marché proche conduit à travailler en allemand, par exemple. Politique parisienne absurde. Bon, pour moi, avec l'épreuve facultative d'allemand, c'est l'occasion d'engranger des points précieux.
Deuxième ratage : sur ma convocation, pas de dossier réclamé en conduite de chantier, comme d'ailleurs dans les académies parisiennes. Pourtant, on me confirme au centre d'examen qu'il faut en rendre un ! (Les élèves du centre, eux, font un jeu de rôle en 2e année, pilotant des élèves de 1e année) En outre, aucune instruction détaillée n'est donnée aux candidats individuels. Rares sont les académies à faire suivre la circulaire d'organisation nationale et à publier les modalités locales. Pour celles qui ont une page BTS à jour, pas bloquée en 2021...
Troisième ratage magistral en mathématiques : seuls évalués en épreuve ponctuelle (2 heures au lieu de 3 auparavant), les candidats individuels sont maintenant dans un groupement B2 avec le BTS microtechniques. Fin de l'exercice 1, un développement limité d'une fonction exponentielle... qui n'est plus au programme du nouveau référentiel. Exercice 2, la transformation de Laplace... qui n'est plus au programme du nouveau référentiel. Personne parmi les concepteurs de sujet n'a fait attention - et personne ne bloque au ministère de l'enseignement supérieur, allô les inspecteurs généraux ?! Même si une partie était faisable avec les seules données du sujet, ce sont 12 points sur 20 qui sont hors programme. Ces 12 points seront-ils donnés, neutralisés... ?
Suite avec l'épreuve de français : 4 heures de synthèse (4 documents) et écriture personnelle, exercices à structure extrêmement codifiée, scolaire. Ici, pas de hors programme possible, et, coup de chance pour moi, c'est le nouveau thème "dans ma maison" qui sort, sur lequel j'ai beaucoup d'éléments et références. Je crois que les scolaires autour de moi ne sont pas enchantés, ils ont certainement misé sur le thème "de la musique avant toute chose"... Je mets 3 heures pour accoucher dans la douleur d'une synthèse qui tienne, j'espère, à peu près la route et une petite heure pour me faire plaisir sur l'expression personnelle - tout y passe, l'architecture, les chansons, un roman... Mais franchement, je conseillerais à ceux qui peuvent de demander la dispense - ce que je n'ai pas fait par flemme !
Le plat de résistance : 4 heures de conception préliminaire (2 fois 4 auparavant). Au menu : capteurs et automate, dimensionnement de pompe (avec une première question faite pour déstabiliser, ce que de nombreux candidats semblaient confirmer après l'épreuve - il fallait connaître la relation de pression relative = rho.g.h), calculs de puissances et dimensionnement de transformateur et de protections, onduleur et compteurs d'énergie. Avec un schéma de liaison à la terre TN-C-S assez insolite en sujet d'examen. Ayant fait pas mal de sujets de CAPLP et BTS, j'étais blindé en transformateurs, pouvoirs de coupure et pompes En prenant soin et temps de bien rédiger, comme demandé sur la couverture du sujet, j'ai fini à 10 minutes près, sachant qu'on ne pouvait de toute façon pas partir avant la fin officielle. Dans l'ensemble, j'ai trouvé que c'était un beau sujet, bien calibré.
Au tour de la nouvelle épreuve pratique d'analyse-diagnostic-maintenance. Mesure de prise de terre, calibrage de protections différentielles avec sélectivité et mesures (sous tension), puis dépannage dans une petite armoire, faisable en continuité donc hors tension après diagnostic visuel. J'ai fini bien en avance. Cette épreuve teste le respect des règles de sécurité, la pertinence du diagnostic, l'exécution de la maintenance, ce qui la rend assez similaire à U33 (maintenance) en bac pro. Un autre sujet que le mien pourrait insister sur la compensation de puissance réactive ou d'harmoniques.
Le beau bouquet final : les 3 fameux oraux sur dossier qui remplacent pour les "isolés" le projet technique industriel, l'organisation de chantier et le rapport de stage ! Je n'étais pas sûr du tout de pouvoir les rendre cette année... mais ça a marché. On commence par la conduite de projet/chantier, épreuve a priori la plus difficile pour moi car je n'avais pas de projet réellement exécuté ni d'idée très concrète de ce que le référentiel attend. J'ai repris le projet de la conception détaillée pour une étude théorique de chantier. J'ai bien décrit les risques du projet et les textes applicables. J'ai fait une planification Gantt et ébauché quelques documents de suivi. J'ai fini ma présentation par les similitudes et les différences avec mes activités quotidiennes de planification de développements informatiques en mode "agile". On a échangé sur le chemin critique (optimisation du temps, parallélisation des tâches avec plus d'exécutants) et de nombreux détails. Il semble que je m'en sois bien sorti, ce qui me soulage bien, à vrai dire.
Conception détaillée de projet : c'est le cœur du BTS et un sacré piège pour les candidats individuels. On attendait de moi un dossier ficelé avec dimensionnement (à justifier oralement par rapport aux normes), choix argumenté et détaillé de matériels, schémas, plans, notices d'utilisation et de maintenance. Ma prestation était insuffisante pour remplir les critères d'évaluation, moins nombreux que dans les autres épreuves. Si on n'est pas bien accompagné par un bureau d'étude, je pense que cette épreuve est très difficile, nettement plus dure et longue dans l'ensemble que l'ancienne épreuve écrite. De là à penser qu'il faut optimiser et compter sur les autres notes... Un peu dommage.
On finit avec la réalisation-mise en service où je me suis fait nettement plus plaisir. Mais l'oral n'a pas été donné : mon installation résidentielle a été un excellent support d'interrogation sur ma connaissance des normes et matériels. Beaucoup de questions pour me faire expliquer ce que j'avais fait et pourquoi. Un bon cran au-dessus du bac pro.
Une constatation comme au bac pro et même au CAP : nous sommes 2 candidats individuels inscrits, l'autre ne s'est pas présenté. Il faudrait mettre en place un système (caution ou autre) pour responsabiliser les inscrits. Si je n'avais pas été là, deux examinateurs et une salle auraient été mobilisés pour rien.
Comme aux sessions précédentes, je me rends compte que je me suis pris au jeu et qu'on m'a évalué sans complaisance (d'autant plus que j'ai mis en évidence ma catégorie "expérience professionnelle"). J'apprécie beaucoup les échanges avec les examinateurs, j'en retiens toujours quelque chose...